26
February
2024
Les chaussettes, tu le sais, on le dit souvent ici, c’est une discipline du tricot vraiment à part. C’est nomade, (relativement) rapide, un chouette cadeau pour des proches, un petit plaisir que l’on se fait avec un seul écheveau de 100 grammes et tout simplement un véritable challenge … Elles permettent toutes les folies en termes de points de tricot (dentelle, jacquard, points texturés, rayures, torsades) et de couleurs (autorayants, speckles, variations, couleurs flashys, etc.). Bref, les tricoter, c’est les adopter ! Dans cet article, on te donne quelques conseils pour les faire durer ...
Bien que ce soit des tricots plutôt rapides (on y passe moins d’une semaine pour une paire, devant nos séries préférées), ce n’est pas une raison pour ne pas y faire attention et ne pas les entretenir. C'est vrai, on les a confectionnées maille par maill, rang par rang ... Dans notre canapé, dans les salles d'attente, dans le train ou même dans notre cuisine, lors de la cuisson du dîner. Alors, comment fait-on pour les garder le plus longtemps possible ? Voici quelques conseils, qui concernent bien sûr les chaussettes que l'on porte dans nos chaussures et que l'on use après des mois, voire des années ... Bien évidemment, ceci n'est pas à suivre à la lettre pour les chaussettes et chaussons pour bébé !
Il n'est pas nécessaire de se ruiner, il existe des fils à tricoter durables et de bonne qualité ! Mieux vaut investir quelques euros de plus (et encore, ce n'est pas toujours le cas) pour espérer faire durer ses chaussettes en laine. Ainsi, je déconseille fortement les fils d'entrée de gamme à 2 ou 3 euros la pelote de laine tels que ceux d'Action ou Lidl (qui propose de temps en temps des ventes, souvent en même temps que la machine à coudre ou la surjeteuse Pfaff, toi-même tu sais).
Mes chouchous, pour débuter : les lots de Buttinette ! En effet, ce sont des fils fantaisie qui se vendent par lots assortis, ce qui revient à 4 ou 5 euros la pelote. Cela fait trois ans que je les porte, et elles se portent comme un charme (en respectant les conseils ci-dessous, bien sûr). La Fabel de Drops, que tu trouveras chez Kalidou, ou la Jawoll de Lang avec son fil pour renforcer le talon ou la pointe, sont également de bonnes options pour les entrées de gamme ! Tu peux trouver d'autres marques intéressantes en mercerie, telles que Régia, Pro Lana ou Lana Grossa, des marques allemandes réputées.
Quant aux fibres à privilégier, la Bluefaced Leicester (BFL) est très intéressante pour sa solidité, on la retrouve dans des marques plus onéreuses ou dans les boutiques des teinturier·ère·s. Certes, son toucher est plus sec et moins doux que celui du mérinos ou de l'alpaga, mais elle tiendra plus longtemps dans le temps. Pourquoi ? Car les fibres de ce mouton anglais sont plus longues. Et si tu regardes la composition des chaussettes haut de gamme du commerce, elles sont souvent notées "longues fibres". C'est ce qui fait leur solidité !
La taille d’aiguilles, ça compte ! Hé oui, opter pour des aiguilles à tricoter de 2,25 mm (voire 2 mm pour celles et ceux qui tricotent lâche), qu'elles soient circulaires, mini ou longues, ou à doubles pointes ... c’est le meilleur moyen d’obtenir un tissu dense et donc des chaussettes plus durables. C’est simple : les mailles sont moins lâches et le fil aura tendance à moins subir les frottements dans le tissu. C’est ce qui permet donc d’obtenir un maillage plus durable ! De plus, on privilégie le point de jersey endroit pour le dessous du pied : exit le point mousse ou le jersey envers !
Le talon renforcé à gousset (aussi appelé talon double), comme son nom l'indique, est plus costaud ! A l'arrière du pied, une bande est tricotée en alternant mailles tricotées et mailles glissées, ce qui donne un tissu plus dense et solide. Son autre avantage est la présence d'un gousset : une partie de tissu supplémentaire obtenue par augmentations, qui permet une meilleure adaptation au niveau du cou de pied. Il peut aussi bien se tricoter par le haut (mailles à relever) que par le bas (aucune maille à relever, très pratique pour les débutant·e·s).
Bref, ce talon a tout pour plaire et remporte les faveurs de bon nombre de passionné·e·s de la chaussette tricotée à la main ! Bien que son aspect fasse moins "comme au magasin" que le talon à rangs raccourcis ou après-coup (afterthought heel), c'est toutefois le plus ergonomique et solide ! On trouve de nombreuses vidéo pour expliquer comment tricoter ce talon, notamment ce super tuto chez Le Gars qui Tricote.
On t’en parle en long, en large, en travers dans un précédent article : la laine, c’est un matériau magique ! Thermorégulatrice, elle laisse tes pieds respirer et ne subit pas les mauvaises odeurs comme les tissus synthétiques (on en parle, des chaussettes de sport en acrylique qui sentent après une journée dans les baskets ?). Il est donc possible de les porter plusieurs jours avant de les laver. On peut parfaitement les laisser respirer et alterner ses chaussettes, le tout pour espacer les lavages. C’est à la fois moins de travail, plus écologique et surtout … moins prise de tête !
L’idéal est de laver ses chaussettes à la main dans une eau à température ambiante avec une lessive spéciale laine (sans rinçage, c’est encore moins de travail). Attends d’avoir 3-4 paires de chaussettes tricotées pour les faire tremper dans ton lavabo, puis laisse-les sécher 2 jours, le temps d’un weekend, et te voilà prête·e à les reporter. C’est aussi simple que ça et ça évite de prendre le risque de les feutrer ou les malmener dans ton lave-linge : le cauchemar de tout tricoteur ou tricoteuse !
Bon, c’est plutôt logique : les porter en intérieur, traîner des pieds, se prendre les legos des enfants ou les échardes du parquet en chevron de son appartement haussmanien, ce n’est pas rendre service à nos beaux ouvrages tricotés ! Les pantoufles, charentaises, claquettes et autres chaussons sont les meilleurs alliés de nos chaussettes. Ils les préservent et nous permettent de les garder plus longtemps.
Et si tu veux aller encore plus loin dans l'expérience du tricot, je te conseille de regarder le dernier podcast d'Emma de Tricolibri, qui nous décrit comment elle est tombée amoureuse des pantoufles tricotées puis feutrées ! Et là, on est vraiment au climax pour les petits créatifs et créatives que nous sommes ! Un vrai coup de coeur !
Call me captain obvious : le reprisage rallonge considérablement la durée de vie des chaussettes et c’est d’autant plus simple à réaliser lorsqu’elles sont tricotées. Un fil spécial à repriser, ou la petite bobine des pelotes de Jawoll de Lang (dont je te parle ici), une aiguille, un peu de patience, un ou deux tutos vidéos (comme celle de la papesse de la chaussette Clo Tricot) sur le sujet et te voilà reparti·e pour les réparer et ainsi les porter quelques années de plus ! Le temps passé à les raccommoder en vaut la chandelle, comparer à celui passé pour les confectionner. Puis ça a son charme, de les repriser avec un fil contrastant … C’est comme le doudou de notre enfance, non ?
Qui a dit que le blocage de chaussettes, c’était réservé aux chaussettes neuves ? Rien ne t'empêche, après leur lavage, de les remettre sur des bloqueurs afin de leur redonner la jolie forme de leurs premiers jours ! Alors fais-toi plaisir, redonne-leur un petit coup de jeune en les rebloquant, autant de fois que tu le souhaites ! C’est un bon moyen de les faire sécher, et de retomber amoureux·se d’elles.
Voilà, te voilà prêt·e à faire durer le plus longtemps possible tes chaussettes en laine tricotées avec amour ! Ce serait en effet dommage de les abimer, toutes ces belles paires faites de mailles endroit et envers qui t’ont pris des heures. D’autant qu’en suivant ces conseils, tu peux les faire durer quelques années.
Tu es débutante ou débutant dans la chaussette tricotée, tu es à la recherche de patrons et modèles à tricoter facile à suivre ? Je t'invite à visiter ma boutique Ravelry où tu trouveras des chaussettes et socquettes.