08
December
2023
Ce concept vous est peut-être familier… il m’était encore totalement inconnu il y a seulement 3 ans ! Je me suis un peu rattrapée depuis… Je vous explique tout dans mon tout premier article sur P&P !
Pour qu’un patron voie le jour, la créatrice ou le créateur imagine un modèle, rédige les instructions relatives à sa conception et réalise - ou fait réaliser - son prototype. Assez naïvement, je pensais initialement que cela s’arrêtait là, mais il n’en est rien.
Au terme de ces premières étapes, le créateur ou la créatrice fait ce qu’on appelle « un appel au test ». En un mot, il ou elle propose à un panel de testeurs de réaliser le vêtement ou l’accessoire avant sa sortie afin de mettre à l’épreuve les instructions écrites qui seront ensuite mises à disposition (gratuitement ou non) des tricoteurs.
En fonction des créateurs, les modalités peuvent être très différentes : certains publient leurs appels au test via les réseaux sociaux (Instagram, Discord, Slack…), d’autres vous invitent en amont à vous inscrire à une newsletter par le biais de laquelle vous parviennent les appels, certains encore publient leurs appels via Ravelry, au sein de leur groupe de discussion et, pour finir, certains créateurs sont inscrits sur Patreon (plateforme de soutien participatif à des créateurs de tous genres) et réservent leurs tests, en avant-première à leurs soutiens (ces appels sont parfois diffusés dans un second temps sur les réseaux lorsque toutes les tailles à tester n’ont pas été pourvues).
En règle générale, la créatrice ou le créateur a besoin de plusieurs testeurs par taille, en général deux ou trois : il est en effet toujours intéressant de confronter ses points de vue sur le test d’une même taille, notamment lorsqu’on pense avoir rencontré une erreur dans le patron. Par ailleurs, nul n’est à l’abri d’un imprévu, d’un souci de santé ou autre, qui l’empêcherait de mener le test jusqu’à son terme. Choisir plusieurs testeurs par taille permet donc de sécuriser l’expérience de test pour le designer.
La testeuse ou le testeur a plusieurs missions : relever les coquilles dans la rédaction du patron, vérifier tous les éléments des étapes de la réalisation (nombre de mailles ou rangs indiqués, mesures de l’ouvrage…) et peser méticuleusement la laine en amont et en aval du test pour pouvoir rendre compte précisément de la quantité utilisée. C’est la raison pour laquelle il est crucial de réaliser un échantillon, de le laver et de le bloquer (si cela vous est précisé) afin qu’il soit conforme à celui qui est indiqué dans les instructions du patron (même si vous êtes libre d’utiliser une laine différente de celle qui a été tricotée pour réaliser le prototype). Enfin, il faut s’engager à réaliser le test dans les temps impartis et à donner régulièrement des nouvelles de votre réalisation. Évidemment, vous vous engagez à ne pas divulguer le patron qui vous a été confié pour la réalisation du test.
Là encore, les règles varient selon les tests et les créateurs. Évidemment, vous conservez l’ouvrage que vous aurez réalisé et le patron vous est donné - parfois même mis à disposition sur Ravelry si vous en faites la demande ou si le créateur vous le propose (s’il vend ses patrons sur cette plateforme, bien sûr).
S’il s’agit d’une collaboration avec une marque industrielle ou un·e teinturier·ère indépendant·e, vous pouvez bénéficier d’une remise pour l’achat de la laine, mais vous n’avez pas d’obligation d’achat (sauf en cas de collaboration exclusive, mais vous aurez été prévenu·e lors de l’appel au test). Dans certains cas, rares, la laine peut vous être fournie gracieusement.
Enfin, à l’issue du test, certains créateurs proposent de vous offrir un autre de leur patron, que vous êtes libre de choisir mais il ne s’agit en aucun cas d’une obligation (et là aussi, cela est mentionné dans les conditions initiales du test).
Bien sûr que si ! Et même, au contraire ! Un œil novice est toujours une plus-value sur un test car il faut que le patron puisse toucher l’ensemble de son public. Certains testeurs aguerris (et je sais de quoi je parle ;-) !) lisent parfois plus rapidement une consigne qui leur semble évidente et peuvent ainsi manquer de vigilance dans certains cas.
Bien entendu, si vous commencez juste à gérer la maille envers, ne vous engagez pas sur le test d’un pull à torsades ou en jacquard à 3 fils ! Lisez bien l’appel au test : il mentionne les techniques utilisées. Évaluez votre niveau et indiquez-le à la créatrice ou au créateur en cas de doute.
Un test n’est pas rémunéré mais l’un de ses avantages majeurs, c’est la collaboration : vous apprendrez beaucoup sur le processus de création et les techniques. En cas de difficulté, vous pourrez compter sur le soutien et les explications des autres testeurs et du créateur ou de la créatrice. C’est une aventure riche, à bien des égards !
Lancez-vous dans un projet qui ne soit pas trop long, ni trop exigeant pour un premier test. Vous pourrez ainsi plus sereinement « prendre la température » de ce genre d’expérience, sans vous mettre trop de pression.
Et n’oubliez pas que chaque test est différent, en fonction de la personne pour laquelle vous testez, de l’équipe de testeurs… cela vaut vraiment la peine de multiplier les expériences pour vous faire une idée vraiment juste et peut-être prendre goût à cette incroyable aventure… C’est comme ça que je suis tombée dans la marmite ! 😉